Parmi les risques les plus dangereux de pollution de l’air intérieur, il y a ceux liés aux chaudières à gaz qui peuvent représenter un risque mortel si elles ne sont pas entretenues correctement. L’intoxication par monoxyde de carbone est ainsi la première cause de décès par intoxication accidentelle dans l’habitat.
Les chaudières à gaz représentent l’un des systèmes de chauffage des habitations et d’eau domestique le plus répandu dans les logements français. C’est parce qu’il est facile et souple d’utilisation, et reste relativement intéressant financièrement. Il existe différents systèmes (classique, basse température, à condensation) qui fonctionnent soit avec du gaz naturel, principalement composé de méthane et délivré par les réseaux de gaz, soit avec du gaz de type propane qui doit obligatoirement être stocké dans un réservoir. Dans les appartements en ville, les chaudières au gaz naturel ont l’avantage d’être très peu encombrantes, c’est pourquoi elles sont souvent situées dans la cuisine ou la salle de bain.
Quels sont les risques ?
Le principal risque lié à une chaudière à gaz, quel que soit son système de fonctionnement, est l’intoxication au monoxyde de carbone. Il s’agit d’un gaz incolore et inodore qui est particulièrement toxique voire mortel. Ce monoxyde de carbone est produit par un système de chauffage lorsqu’il y a une combustion incomplète de gaz, mais aussi de charbon, essence, bois…
Chaque année en France, environ 1 000 foyers ou lieux publics (écoles, églises, restaurants…) sont concernés par une intoxication au monoxyde de carbone. Cela représente plus de 3 000 personnes touchées. Avec une trentaine de décès par an, c’est la première cause de décès par intoxication accidentelle dans l’habitat.
La production de monoxyde de carbone par une chaudière à gaz peut avoir plusieurs origines :
- une mauvaise évacuation des produits de combustion (conduit d’évacuation obstrué ou mal dimensionné) ;
- défaut d’entretien et/ou vétusté de la chaudière ;
- usage en intérieur d’appareils réservés exclusivement à un usage extérieur (brasero, groupe électrogène, moteur automobile…)
Quels sont les symptômes d’une intoxication au monoxyde de carbone ?
Le principal problème avec le monoxyde de carbone, c’est que nous sommes incapables de le détecter nous-mêmes puisqu’il est invisible et sans odeur. L’intoxication survient donc progressivement sans que l’on s’en rende compte. Par ailleurs, les symptômes sont assez peu spécifiques : maux de tête, nausées, vomissements, fatigue importante… Si l’intoxication est importante et rapide, elle peut conduire à la perte de connaissance voire à la mort en quelques minutes à peine. Ce qui doit alerter sur une possible intoxication, c’est la survenue des symptômes chez plusieurs personnes à peu près en même temps.
En cas de suspicion d’intoxication, il faut immédiatement aérer les locaux en ouvrant fenêtres et portes, si possible éteindre la chaudière qui pourrait être en cause, sortir à l’extérieur du logement et appeler les secours en composant le 15, le 18 ou le 112. Une prise en charge spécialisée voire une hospitalisation doit être mise en place le plus rapidement possible.
Quelles précautions prendre pour minimiser les risques ?
Au moins une fois par an :
- Faites vérifier votre chaudière au gaz par un professionnel qualifié. Cet entretien annuel est une obligation légale (en cas de sinistre, l’assureur peut refuser d’indemniser si cet entretien n’a pas été effectué correctement) ;
- Faites ramoner le conduit d’évacuation des produits de combustion. Cela peut être effectué en même temps que l’entretien annuel par le même professionnel.
Pendant toute l’année :
- Aérez régulièrement votre logement en ouvrant les fenêtres au moins 10 minutes, idéalement deux fois par jour ;
- Ne bouchez pas les entrées d’air (grille d’aération, entrée d’air de fenêtre, ventilation mécanique contrôlée…) ;
- Respectez les consignes d’usage normal de votre chaudière à gaz.
En périodes de grand froid :
- n’utilisez jamais de chauffage d’appoint au fuel ou au gaz de façon continue ;
- n’utilisez pas pour vous chauffer des appareils qui ne sont pas prévus pour ça (four, gazinière, brasero…).
Sachez que lors de l’entretien annuel de votre chaudière au gaz, le professionnel qualifié est obligé de mesurer le taux de monoxyde de carbone qu’elle émet. On trouve par ailleurs dans le commerce des détecteurs de monoxyde de carbone portables ou à fixer : ils doivent porter la norme européenne NF EN 50291. Attention à ne pas confondre avec les détecteurs d’incendie : les détecteurs d’incendie, ou détecteurs autonome avertisseur de fumée (DAAF), obligatoires dans les logements depuis 2015, ne comprennent pas la détection du monoxyde de carbone.
Sources : Emilie Gillet pour Groupe VYV – Direction des Services
Date : août 2021 – Crédit photo : © GettyImages